Tennis

Connaître les blessures/douleurs les plus fréquentes pour mieux les éviter

Il est en effet important de connaître l’épidémiologie des blessures et des douleurs pour relativiser leur gravité mais aussi mettre en place des stratégies pour prévenir leur survenue.  Il en va ainsi dans le tennis comme dans tous les sports. Voyons ensemble les blessures les plus fréquentes:

Première zone la plus touchée: les membres inférieurs

Représentant 31 à 67% des blessures et des douleurs selon les études retenues, il s’agit avant tout d’atteintes tendineuses (tendinopathies) ou de douleurs musculaires. Elles touchent préférentiellement dans l’ordre: la cuisse, le genou, le mollet et enfin la cheville. On retrouve également des entorses, et parfois une atteinte du ligament croisé antérieur. Il est à noter des syndromes patellaires chez certains joueurs de tennis. En dehors de ces douleurs/blessures aiguës, il existe aussi quelques blessures de surmenage rapportées par la littérature scientifique, comme des fractures de fatigue au niveau du pied (astragale, métatarses) et de la jambe (tibia). élongation

Deuxième zone concernée: les membres supérieurs

À l’inverse de la zone précédente, nous retrouvons bien plus de blessures/douleurs de surmenage (environ 20 à 49% des blessures en fonction des études). Il est question de lésion SLAP au niveau de l’épaule. Dans l’idée, les mouvements répétés vont parfois endommagé le labrum au niveau de la glène sous l’action du long biceps. Au niveau du coude, c’est le fameux « tennis elbow« , il s’agit de tendinopathies. Il est possible de retrouver des épitrochléites ou des épicondylites selon le groupe musculaire concerné (respectivement, les fléchisseurs et les extenseurs du poignet). Enfin, il est possible de retrouver des tendinopathies des extenseurs au niveau du poignet.

Dernière zone : le tronc

Enfin, pour 3 – 12% des blessures c’est le tronc qui est concerné. Il s’agit avant tout de lombalgies et parfois de douleur abdominale.

Les facteurs de risques identifiés

En premier viens le volume d’entrainement, selon les études, le seuil est variable. Certaines mettent en évidence un seuil à + de 2 h/semaine mais il est plus souvent de l’ordre de + de 4,5-5,5 h/semaine (risque x2). Sur la fréquence d’entrainement, une fréquence d’entrainement de + de 3 entrainements/semaines est un facteur de risque (risque x2,3).

Dans les facteurs de risque, il est mis en évidence aussi des risques liés au matériel et au terrain. Le grip de la raquette est un facteur de risque (western, semi western, eastern) et le terrain l’est aussi (le gazon, certains terrains trop dur et parfois la terre battue) mais le terrain mis en évidence varie selon les études. A l’inverse un grip de type continental semble plutôt protecteur.

Grip

Enfin, il est aussi question du niveau de jeu. Si un faible niveau de jeu peut être un facteur de risque, du fait d’un manque de maitrise du geste sportif. Il semble à contrario qu’un haut niveau de jeu soit associé avec un plus grand risque de blessure ( x2,8), et là il semble que ce soit plus lié au volume de jeu.

Quelques conseils de prévention

Sans surprise, il est important de gérer la planification de l’entrainement. Nous l’avons vu le volume et la fréquence peuvent être des facteurs de risque mais ce n’est pas un règle absolue. En fonction du niveau, de la récupération physique, et du moment de la saison, cela peut varier. Il s’agit surtout d’être à l’écoute de soi et de repérer les prémices d’un surentrainement.  Pour cela, pensez à tenir un carnet d’entrainement où vous reporterez vos score mais aussi vos sensations (fatigue, aisance du geste, douleur -localisation, qualité et intensité-). Cela vous permettra de surveiller la récurrence de fatigue et de certaines difficultés devant amener à revoir la planification de l’entrainement.

Il existe aussi d’autre éléments à prendre en compte, le grip notamment qui peut un élément facilement modifiable. Il ne faut aussi pas négliger, cela va de soi, l’échauffement en début de match ou d’entrainement.

Enfin, l’anticipation lors du jeu est une qualité à développer pour ne pas se retrouver à effectuer des manœuvres  de dernière minute pour rattraper la bulle (mécanisme de blessure aiguë): lancer sa jambe pour atteindre une balle près du filet, effectuer une torsion du tronc brutalement pour avoir assez de vitesse pour renvoyer une balle qui tombe à la limite du couloir opposé. Un travail qui peut passer par des mises en situation et un travail d’imagerie mentale (abordé ici et ici).

Sources:

  • Abrams GD, Renstrom PA, Safran MR. Epidemiology of musculoskeletal injury in the tennis player. Br J Sports Med. 2012 Jun;46(7):492-8.
  • Dines JS, Bedi A, Williams PN, Dodson CC, Ellenbecker TS, Altchek DW, Windler G, Dines DM. Tennis injuries: epidemiology, pathophysiology, and treatment. J Am Acad Orthop Surg. 2015 Mar;23(3):181-9.
  • Minghelli B, Cadete J. Epidemiology of musculoskeletal injuries in tennis players: risk factors. J Sports Med Phys Fitness. 2019 Dec;59(12):2045-2052.

Pour aller plus loin:

  • Mieux maitriser le service: